Un cadre prestigieux pour l’AG 2025
Isabelle Chappuis élue nouvelle présidente
Si l’assemblée des membres de la FSPC a pu avoir lieu le 28 mars 2025 dans la salle du Conseil national, c’est grâce à sa présidente sortante, Maja Riniker. Cette dernière a été nommée membre d’honneur de la FSPC sous des salves d’applaudissements. Élue à sa succession, Isabelle Chappuis entend poursuivre l’excellent travail accompli par la conseillère nationale argovienne et s’engager avec détermination et conviction au service de la protection civile.
Il est rare qu’une association suisse ait l’occasion de tenir son assemblée générale au Palais fédéral. La FSPC a eu la chance, le 28 mars 2025, d’accueillir ses membres dans ce cadre exceptionnel, sa présidente sortante, Maja Riniker, étant actuellement à la tête du Conseil national.
Après l’ouverture de l’assemblée par cette dernière, c’est Priska Seiler Graf, conseillère nationale et présidente de la CPS-N, qui a ouvert le bal des messages de bienvenue. Elle s’est avouée « grande fan de la protection civile », qu’elle a appris à mieux connaître en tant que responsable de la sécurité à Kloten. Pilier important de l’architecture de la politique de sécurité, la protection civile se distingue par sa capacité à agir sur le long terme et de manière durable, a-t-elle déclaré. Elle a salué la suppression du principe de résidence, ce qui permet désormais d’attribuer des membres de la protection civile provenant de cantons présentant un effectif excédentaire à des cantons dont l’effectif est insuffisant. « C’est là une mesure fondamentale. »
Quand on évoque la protection civile, la conseillère aux États et présidente de la CPS-E Andrea Gmür pense immédiatement à la crue qui a frappé Lucerne il y a vingt ans. Toute la ville avait alors été inondée, ce qui avait notamment paralysé le trafic. « Pendant cette période, la protection civile a travaillé jour et nuit pour évacuer la population, construire des passerelles en bois et intervenir sur le terrain. Cela m’a marquée ». Soulignant à quel point il est incontestable que les effectifs de la protection civile sont insuffisants, elle a rappelé que nous avons pourtant besoin de plus de personnes prêtes à intervenir en cas d’urgence. Avant de conclure : « La protection civile est comme une montre suisse pour moi : absolument précise et incroyablement fiable. »
Clarifier la question de l’alimentation des effectifs
Après ces éloges, c’était au tour du conseiller d’État bernois Philippe Müller de prendre la parole. Il a déclaré que le contexte actuel en matière de politique de sécurité mettait à lui seul en évidence l’importance de la protection civile et qu’il appartenait désormais aux responsables politiques d’assumer leurs responsabilités et d’agir. « La question de l’alimentation des effectifs doit être clarifiée, et nous n’avons pas beaucoup de temps devant nous. Car c’est maintenant que la protection civile manque de personnel ! » Il a en outre relevé qu’il était essentiel de trouver des moyens d’inciter les femmes à s’engager bénévolement dans la protection civile.
Le dernier message de bienvenue a été prononcé par Daniel Jordi, vice-directeur de l’Office fédéral de la protection de la population (OFPP) et, à ce titre, membre du comité de la FSPC. Rappelant que l’évolution de la situation géopolitique avait également des conséquences pour la protection civile suisse, il a évoqué les treize champs d’action définis actuellement par l’OFPP. Ceux-ci serviront de base à l’élaboration du nouveau profil de capacités de la protection civile. « Nous faisons désormais une distinction entre les capacités essentielles et les capacités élargies », a-t-il précisé. Il a encore mentionné que le délai référendaire pour la révision de la loi fédérale sur la protection de la population et sur la protection civile (LPPCi), qui prévoit notamment l’engagement des personnes astreintes au service civil dans la protection civile, court jusqu’au 10 juin 2025. Il s’est dit convaincu que les nouvelles dispositions permettront de « réduire à moyen terme » le problème des effectifs.
Dans son intervention, Daniel Jordi a également souligné l’importance du plan d’utilisation des abris, véritable pilier de la capacité de défense de la Suisse, et le rôle prépondérant de la FSPC en tant que fédération.
De nouvelles adhésions
L’assemblée proprement dite a ensuite commencé par l’adoption de l’ordre du jour et l’approbation du procès-verbal de l’année dernière. Les 175 membres de la FSPC présents dans la salle du Conseil national représentaient au total 416 voix. Maja Riniker a fait état d’une nouvelle augmentation du nombre de membres : « Nous n’avons enregistré aucun départ et avons le plaisir d’accueillir trois membres supplémentaires. Cela nous conforte, en tant que comité, dans l’idée que nous sommes sur la bonne voie ». De manière générale, elle confie à sa successeure une association aux structures modernes et dont la situation est saine, tant au niveau du personnel que des finances. Dans son discours d’adieu, elle a pu revenir sur un mandat de cinq ans intense et riche en succès. « Jour après jour, la protection civile apporte une contribution précieuse à la sécurité de la Suisse », a-t-elle déclaré. Les dernières années ont démontré que l’on peut compter sur elle, que ce soit pendant la pandémie de COVID-19, où 41 000 de ses membres ont accompli environ 560 000 jours de service, ou au début de la guerre en Europe. Au cours de son mandat, Maja Riniker a su mener à bien la réorganisation de la fédération, la préparant ainsi à affronter l’avenir. Sur le plan politique également, la conseillère nationale argovienne a fait bouger les choses : le Parlement vient d’approuver de nouvelles modifications de la LPPCi, qui visent notamment à renforcer les effectifs de la protection civile. Dorénavant, les personnes astreintes au service civil pourront aussi, sous certaines conditions, être affectées à la protection civile. Le discours de la présidente sortante a été largement applaudi par l’assemblée, qui a approuvé ainsi le rapport annuel par acclamations.
Comptes annuels clôturés avec un bénéfice
Le responsable des finances de la FSPC, Sascha Plattner, a présenté les comptes annuels 2024, qui se soldent par un bénéfice de 26 000 francs. L’année dernière, la vente de couteaux suisses et de porte-documents de la protection civile a rapporté 13 000 francs. Quant au montant total des cotisations des membres, il s’est élevé à 122 000 francs, marquant une nouvelle hausse par rapport à l’année précédente. En raison de la réorganisation du secrétariat, la comptabilité et le secrétariat sont désormais présentés séparément dans les comptes annuels. À l’issue de la présentation de Sascha Plattner, l’assemblée a approuvé les comptes annuels à l’unanimité et donné décharge au comité.
Isabelle Chappuis élue sous les applaudissements
L’élection de la nouvelle présidente de la fédération a constitué le point d’orgue de l’assemblée générale 2025, parfaitement organisée par l’OPC Bern plus. Maja Riniker a présenté elle-même sa successeure, une « personnalité impressionnante » dotée d’une vaste expérience et de multiples compétences. Après des études d’économie à l’Université de Saint-Gall, Isabelle Chappuis a occupé divers postes de direction à l’Université de Lausanne et s’est également « très rapidement » impliquée au Conseil national et au sein de la Commission de la politique de sécurité. « Je suis convaincue que, forte de son expérience et de son engagement, Isabelle sera une excellente présidente », a conclu Maja Riniker. C’est avec le sourire qu’elle lui a ensuite remis le foulard de présidente aux couleurs de la protection civile, qu’elle avait elle-même reçu du vice-président lors de son entrée en fonction. Isabelle Chappuis a été élue à la tête de la FSPC sans opposition et sous des applaudissements nourris.
« Je m’engagerai avec conviction. »
La politicienne du Centre s’est avancée vers le pupitre pour remercier l’assemblée de la confiance qui lui était accordée. Dans son discours, qu’elle a prononcé comme prévu après le repas et la visite guidée du Palais fédéral, elle a déclaré qu’en tant que membre de la CPS-N, elle était parfaitement consciente du rôle de premier plan que joue la protection civile « en cette période de profonde instabilité ». Même les scénarios élaborés par l’armée suisse pour se préparer à l’avenir considèrent un conflit hybride, impliquant des actes terroristes et des frappes locales, comme la menace la plus probable. « Dans un tel cas, l’armée n’interviendrait qu’à titre subsidiaire. La responsabilité principale incomberait aux cantons et, partant, à la protection civile », a-t-elle expliqué, avant de souligner que cette dernière a toujours constitué un maillon essentiel de la protection de la population suisse. Aujourd’hui encore plus qu’hier. « Je suis fière de participer à cette mission en tant que nouvelle présidente. » Elle a également insisté sur le fait que la protection civile, à l’instar de l’armée suisse, doit disposer d’effectifs suffisants, d’un équipement complet et d’un bon niveau de formation. « En tant que présidente et membre de la CPS-N, je m’engagerai avec détermination et conviction pour atteindre cet objectif. »
Une fédération prête à faire face à toute éventualité
Le vice-président Guido Sohm a présenté les nombreux points inscrits au programme d’activité 2025 de la FSPC. Il a notamment annoncé le séminaire de deux jours qui, pour la première fois après de nombreuses années, se tiendra au CFFS de Schwarzenburg. Il comprendra entre autres l’élection du membre PCi ou de l’OPC de l’année. Guido Sohm a évoqué aussi le travail de la Conférence des commandants (CoCo), dont l’implantation régionale est « cruciale » pour la FSPC. Insistant sur l’importance de faire connaître les succès enregistrés, il a invité les personnes présentes à envoyer des articles pour la partie régionale de la revue Protection civile suisse. Pour compléter la présentation du programme d’activité 2025, Guido Sohm a encore mentionné la participation de la fédération à diverses procédures de consultation, les nombreuses discussions agendées et la rencontre avec le chef de l’armée et le conseiller fédéral Martin Pfister, lors de laquelle la FSPC ne manquera pas de faire valoir les intérêts de la protection civile.
Sascha Plattner a présenté ensuite le budget 2025, qui prévoit un déficit de 72 000 francs. Il comprend 50 000 francs pour d’éventuelles campagnes politiques, car la FSPC veut être prête en cas de référendum contre la modification de la LPPCi. Le programme d’activité et le budget ont été approuvés à l’unanimité, de même que les cotisations 2026, qui restent inchangées.
Distinction honorifique méritée pour Maja Riniker
« C’est avec regret que nous laissons partir la présidente sortante, a avoué Guido Sohm au moment d’arriver aux hommages. Mais il est temps de prendre congé d’elle. » Dans son intervention, Daniel Jordi a loué les qualités d’une « personnalité exceptionnelle », qui s’est imposée très rapidement dans la Berne fédérale comme une figure importante de la politique de sécurité. Elle a en outre su prendre les bonnes décisions lors de la pandémie de COVID-19 en modernisant la fédération. « Sa collaboration avec l’OFPP a toujours été empreinte de professionnalisme et guidée par une ligne directrice claire », a-t-il déclaré en ajoutant qu’on ne pourrait imaginer un cadre plus digne que le Palais fédéral pour ce passage de témoin à la présidence de la fédération. Après avoir reçu, entre autres, un bon avec lequel elle achètera probablement des skis de randonnée, l’Argovienne a été applaudie longuement par toutes les personnes présentes et nommée membre d’honneur de la FSPC.
« Pouvoir organiser l’assemblée générale ici, au Palais fédéral, restera une expérience unique », a conclu Guido Sohm, avant que résonnent les premières notes de l’Echo vom Hundschopf dans la salle des pas perdus, annonçant l’heure de passer à la partie informelle. Comme toujours, les anciens membres de la FSPC et le comité s’étaient déjà rencontrés la veille, avec, au programme, des visites guidées, un apéritif et un délicieux repas au restaurant Entrecôte Fédérale.
L’assemblée générale 2026 de la FSPC aura lieu le 27 mars à Sion.